Le vrai scandale des César

Mon sentiment au sujet de la cérémonie d’hier soir…

Ce matin, la grande famille du cinéma français fait honte à beaucoup d’entre nous. Cela dit j’ai le sentiment que le bashing lors de la sortie du dernier film de Polanski, la grosse polémique autour de ses nominations aux César, les manifs devant les cinema qui diffusaient « J’accuse », puis devant la Salle Pleyel, ont en définitive suscité des votes de ras-le-bol plus que de sympathie. Dans une récente interview (dont on peut lire des extraits dans les colonnes de Slate), Samantha Geimer déplorait, pour la énième fois, que la presse et certaines associations se servent de son nom, son histoire, sans son accord, lui refusant une juste résilience, plus de 40 ans après les faits. Elle ajoutait qu’à trop vouloir déterrer de vieilles histoires, les sortant de leur contexte historique / sociologique, on en oubliait parfois de se pencher sur le présent, et l’avenir.

Hier soir, le scandale autour de la vie privée dun cinéaste a éclipsé, dans l’opinion publique, le manque flagrant de représentation de femmes, parmi les nominés, réalisatrices, scénaristes, techniciennes, productrices. C’est pourtant l’enjeu, pour que notre société change: entendre et valoriser d’autres regards (qui constituent plus de la moitié de l’humanité) ne pas se représenter les femmes uniquement comme d’éternelles victimes, mais comme des citoyennes, des travailleuses, des créatrices à part entière, qui ont la même légitimité que leurs homologues masculin. 45 ans de César, une seule femme couronnée pour la réalisation. A mes yeux, il est là, et il perdure, le vrai gros scandale…

Copyright©Nathalie Lenoir 2020

Notre nouvelle ère

Une voix, forte et magnifique, s’est élevée contre le déni qui gangrène le cinéma français, et la presse nous annonce une « nouvelle ère », comme au moment de l’affaire Weinstein. Mais comme le souligne justement Adèle H, la condition même de sa parole c’est qu’elle est désormais plus puissante que son agresseur (cf les plaintes multiples contre Besson), de ce fait, on ne remet pas en cause la véracité de son témoignage. Le changement qu’on nous promet ne viendra que si toutes nos voix se lèvent, ensemble, pour dire stop.

Read More

Une lueur d’espoir

A l’heure où il tellement difficile d’écrire pour le cinéma français, même pas par manque de travail, ni d’argent, mais simplement à cause du formatage insipide qu’on nous impose, deux films français ont fait mon bonheur cette semaine. 🙂

Read More

Qu’est-ce qu’un film « politique »?

Et dans la série: « halte au formatage et aux comédies poussives », voici quelques mots de Quentin Tarantino, amen! (Source: Sofilm) 😉

Pourquoi associe t-on souvent, en France, le cinéma engagé/social à des films « chiants », « plombants », « de niche » (rayez la mention inutile), bref, à des films qui ne peuvent (soi-disant) s’adresser à un large public?

Le problème, c’est qu’à force de vouloir s’adresser « à tout le monde », on ne parle justement à personne. Quels que soient leurs genres, le point commun des films dont le public se souvient, ceux qui le font grandir, l’accompagnent, l’inspirent, c’est qu’ils ont une résonance avec notre société, nos questionnements d’êtres humains. A méditer…

Copyright©Nathalie Lenoir 2017



Jacques Audiard in Trois Couleurs

Une fois n’est pas coutume, Trois Couleurs nous offre une actualité cinéma non formatée, et que ça fait du bien! Merci Jaques Audiard pour le superbe et nécessaire Dheepan, mais aussi pour ces propos qui devraient faire réfléchir bien des décideurs du 7ème art hexagonal… 😉

Coup de coeur pour le dernier film de Joann Sfar

En règle générale, vous le savez, j’évite de chroniquer les sorties cinéma, en particulier les films hexagonaux. Le cinéma français étant mon gagne-pain, c’est toujours délicat de choisir de mettre un film en lumière plutôt qu’un autre.  Cela ne serait pas très partial et cela pourrait provoquer quelques vexeries et aigreurs d’estomac si vous voyez ce que je veux dire. ^^

N’empêche qu’aujourd’hui je vais déroger à la règle et vous dire tout le bien que je pense de La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil, parce qu’il est primordial que l’on continue à voir -et donc produire- ce genre de films en France…

Read More