Coup de coeur pour Manderley for ever

J’ai adoré la biographie que Tatiana de Rosnay vient de consacrer à Daphné du Maurier, ce voyage intime dans la vie et l’oeuvre de la romancière britannique est un pur délice… et une magnifique leçon d’écriture. 

Comme maints auteurs, j’adore lire des biographies, en particulier lorsqu’elles concernent d’éminents prédécesseurs. Je suis souvent déçue, cela dit, par l’académisme de la plupart de ces ouvrages. Rien de tel avec l’ouvrage de Tatiana de Rosnay, bien au contraire. 🙂

Ce Manderley for ever, je l’attends depuis très longtemps à vrai dire. Parce que Daphné du Maurier est une auteure intrigante et méconnue et que son oeuvre a donné naissance à deux chefs d’oeuvres du septième art (Rebecca et The Birds), tous deux signés Alfred Hitchcock. Parce que j’admire la plume de Tatiana de Rosnay, mais aussi et surtout parce que je sais, pour la suivre sur divers réseaux sociaux, que Daphné du Maurier est essentielle dans le parcours de cette talentueuse romancière. Et ça fait toute la différence, à mes yeux tout du moins.

En suivant la genèse de cette biographie pendant plusieurs années, à travers photos et anecdotes, sur le compte Instagram de Tatiana de Rosnay, j’ai pu constater sa passion dévorante pour son sujet, cela a aiguisé mon appétit, forcément. 🙂

Manderley for ever se dévore, j’avais rarement lu une biographie aussi vivante, sensuelle et inspirée. C’est à la fois un hymne à la création littéraire et une leçon d’écriture biographique.

Si bien entendu l’auteure a fait de longues recherches historiques, elle nous livre son sujet avant tout avec le coeur, on a l’impression de se glisser dans la peau et l’âme de Daphné du Maurier, cette femme libre et moderne, passionnée voire fantasque, à des années lumières de l’image qu’on a trop longtemps voulu coller à son oeuvre (des livres qualifiés de romans de gare, un peu fleur bleue). Impossible de ne pas être touché(e) par le combat de cette jeune femme pour devenir auteure. Un combat contre son époque, son milieu aristocratique, sa condition de femme, mais surtout un combat contre elle-même, son tempérament impétueux, peu apte à de longues heures de travail sédentaire, et contre la page blanche, un véritable engagement de vie.

A peine cette biographie fermée, je me suis ruée sur Rebecca, en VO, (mais la nouvelle traduction française est parait-il enfin à la hauteur du texte), et bien entendu sur les films d’Hitchcock, que je n’avais pas revus depuis des années.

Prochaine étape, découvrir des oeuvres moins connues de Daphné du Maurier et visiter les Cornouailles. J’ai définitivement attrapé le virus… 😉

Copyright©Nathalie Lenoir 2015