Ma méthode d’écriture

Chaque auteur(e) professionnel(le) a sa propre façon d’aborder un sujet, et développe au fil des ans un rituel pour le mener de l’idée initiale à son aboutissement sur la page. 

Je vous propose de découvrir ma propre méthode, non qu’elle soit supérieure aux autres, mais je suis placée pour en parler, en revanche. ^^ Et qui sait? Elle vous donnera peut-être quelques idées pour développer la vôtre? 🙂

Je crois vous avoir déjà confessé que je passe très vite du brainstorming à la rédaction d’un squelette, puis de trois versions d’un traitement, avant de rédiger le scénario/roman, qui connaitra lui aussi trois versions, et plus si affinités. 😉

Mais ce travail de construction à proprement parler est toujours précédé d’une longue période de réflexion/expérimentation, afin de laisser « infuser » le sujet. Que je travaille sur un projet personnel ou un texte de commande:

1. J’effectue de vastes recherches sur le sujet qui sera traité dans le scénario:

  • Je cherche sur Google tout ce que je peux trouver sur le sujet en question, à partir de plusieurs requêtes (une bonne quinzaine je pense). Je ne me contente pas de visiter trois liens, hein, je fais de vraies recherches, pendant des jours, voire des semaines.
  • Pour gagner du temps, je m’abonne aux alertes Google concernant plusieurs mots-clés. Je reçois ainsi quotidiennement par mail toute l’actualité liée à ces thématiques.
  • J’utilise ces recherches, ainsi que ma petite culture perso, pour dresser une bibliographie et une filmographie.

2. Je passe à l’étude du sujet à proprement parler:

  • Je lis toute la documentation trouvée sur le Net, en prenant des notes.
  • Je commande et je lis les ouvrages de la bibliographie, en prenant des notes. Oui, écrire coûte cher, mais la bibliothèque municipale et la Cinémathèque sont nos amies.
  • Je commande et je vois les films de la filmographie, en prenant des notes.
  • Je regarde sur YouTube, Dailymotion et Open Culture tous les documentaires en relation avec le sujet (en cherchant bien, ce sont de véritables mines d’or), en prenant des notes.

Oui, je sais, ça fait beaucoup de notes mais c’est l’essence même du processus créatif. 😉

3. Je réunis toute cette matière (notes, bibliographie, filmographie…) dans un gros cahier d’inspiration dédié au projet. Je vais y ajouter:

  • Toutes mes notes issues des brainstormings avec le producteur et le réalisateur. Si je réalise moi-même, je crée un second cahier dédié à cette étape, je vous en parlerai un jour si vous êtes sages. 😉
  • Un grand nombre d’images que j’aurai collectées sur le Net, ou découpées dans des magazines, voire prises moi-même, et qui me semblent en rapport avec le sujet.
  • Le squelette de l’histoire (document qui schématise l’histoire, actes, nœuds dramatiques, objectifs, obstacles…).
  • Les notes sur les divers personnages: biographies, descriptifs…

4. Je prépare une playlist avec plein de morceaux qui « collent » selon moi avec l’histoire. Je vais l’écouter à chaque fois que je travaille sur le projet afin de me mettre dans l’ambiance. Pour la petite anecdote, j’ai découvert récemment que le grand John August procède lui aussi de la sorte, waouh, on a un point commun, trop la classe! 😉

5. Je m’attelle enfin à la tache. Pendant tout le processus d’écriture, je vais feuilleter le cahier, prendre de nouvelles notes, écouter la playlist, bref, vivre en immersion totale avec le projet. Je puise mon inspiration dans toute cette matière et je dois dire que cette méthode ne m’a jamais fait défaut (merde, je vais me porter la poisse, là, non?).

Il est évident que chaque collaboration avec un(e) cinéaste ou un(e) co-auteur(e), est différente mais j’ai en tout cas besoin de pratiquer cette petite cuisine personnelle toute seule dans mon coin pour être efficace. Pendant de longues semaines, je gratte du papier, je découpe et colle, mes doigts sont dégueulasses, c’est à la fois très physique et sensuel. Une fois le cahier  achevé, (il sera mis à jour tout au long de l’écriture du projet), je passe à l’écriture du traitement donc, sur mon ordinateur.

Quand les textes sont achevés, qu’ils soient tournés, édités ou qu’ils restent dans un tiroir, ces cahier constituent un émouvant souvenir, le témoignage, à l’instar de mes journaux d’auteure/filmmakeuse, d’une vie dédiée à la création. 🙂

Copyright©Nathalie Lenoir 2016