Mes top & flops cinéma 2016

Je n’ai aucune prétention d’avoir un goût universel, ni de pouvoir graver dans la pierre quels sont les meilleurs ou les pires films de l’année, loin s’en faut. Mais puisqu’un blog sert avant toute chose à partager, je voudrais revenir sur mes gros coups de cœur, quelques jolies surprises… et grosses déceptions de 2016.

Petit rappel à l’usage de mes lecteurs de fraiche date: chaque année on me demande pourquoi ne figurent que des films étrangers, ou presque, dans ma sélection annuelle. Que les choses soient claires, je ne méprise aucunement le cinéma hexagonal, bien au contraire, c’est lui qui me fait gagner ma croûte, hein. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il serait très mal venu de critiquer le travail de tel ou tel confrère, if you see what I mean… Lorsqu’on connait l’envers du décor de la création cinématographique made in France, que l’on sait quel parcours du combattant il faut traverser pour voir un projet de film finalement à l’écran et quel sort est réservé au scénario, on se dit que certains films, même imparfaits, ont le grand mérite d’exister.

Cette année, j’ai découvert plus de cent films en salles, carte illimitée oblige, dont une bonne quarantaine d’oeuvres françaises. J’en ai hélas aussi raté pas mal, puisque les films d’auteurs sont mal distribués sur notre sol, ne sortant qu’une semaine et dans trois salles, sans aucun effort de promotion… 🙁

Bon, trêve de blabla, roulements de tambour et bilan de cette cuvée 2016 qui, en bien ou en mal, ne m’a vraiment pas laissée de marbre:

Mes gros coups de cœur:

Mes coups de foudre de l’année, ce n’est pas un hasard, sont britanniques, parce que les films y encore du fond et du sens

S’il est un film qui m’a fait du bien, c’est bien le délicieux Sing Street de John Carney (Irlande). Ce bijou de délicatesse, d’humour doux-amer, m’a replongée en enfance, pas simplement à cause de la bande-son eighties en diable, mais parce qu’il m’a fait revivre cet âge de tous les possibles. Et si le I, Daniel Blake de Ken Loach (Angleterre) est nettement moins souriant, il m’a regonflée lui aussi à bloc. Ces deux films ont en commun une profonde humanité et un vrai message social, deux ingrédients qu’il est difficile de défendre, en tant que cinéaste, sur notre sol… 😉

Je trépigne d’impatience de découvrir enfin l’American Honey d’Andrea Arnold, l’une de mes cinéastes favorites (sortie France: 8 février).

Deux autres coups de coeurs européens pour le bouleversant film franco-belge Keeper de Guillaume Senez et pour le tout aussi émouvant La pazza gioia de Paolo Virzi, qui sous des abords burlesques a livré, selon moi, deux des plus beaux, profonds, bouleversants personnages féminins de l’année…

Big big crush nippon pour un film d’animation, Hana et Alice mènent l’enquête de Shunji Iwai, un teen-movie à mi-chemin entre l’univers de Miyazaki et celui… de John Hugues!

Petite parenthèse française, tout de même, pour évoquer le film « plaisir coupable » de 2016: For this is my body de Paule Muret, parce que merde, Carl Barât quand-même! <3

Plein de belles surprises en provenance des USA, tout de même, avec notamment les nouveaux opus de trois cinéastes que j’adore. Paterson, dernier film vu en salle cette année l’a close de la plus belle façon possible, sur une note de romantisme punk dans lequel excelle Jim Jarmusch. Après le très mollasson While we’re young, Noah Baumbach retrouve sa muse Greta Gerwig et son cynisme éthéré pour nous livrer le réjouissant Mistress America. Quant à Jeff Nichols, son Midnight Special m’a simplement scotchée, malgré une résolution un poil décevante.

Au rayon SF, gros frisson cinéphile devant la noirceur assumée de 10 Cloverfield Lane de Dan Trachtenberg, Arrival de Denis Villeneuve et Star Wars: Rogue One. Non mais sérieux, comment Gareth Edwards a t’il pu imposer sa patte à la firme aux grandes oreilles? Respect! Comme quoi on peut innover, même au sein d’une franchise… 😉

Quelques bijoux horrifiques cette année, pour mon plus grand plaisir. La suite de Conjuring, The Enfield Poltergeist était ma foi plutôt réussie. Mais les vraies bonnes surprises ont pour noms Ava’s possessions et The Witch.

Dans la catégorie énoooormes poilades, coup de foudre atomique pour les Nice Guys de Shane Black (Ryan Gosling qui pêche la sirène, peut-être encore meilleur que Robert Downey Jr dans Kiss Kiss Bang Bang ^^) et le trashissime Deadpool de Tim Miller, quel dommage qu’il ait quitté le navire pour le prochain opus! 

Et en parlant de super-héros, le meilleur film de l’année est à mes yeux l’American Hero de Nick Love, hélas passé quasiment inaperçu sur notre sol, pour les raisons évoquées plus haut. Non seulement Stephen Dorff y livre une prestation bluffante, mais le scénario lui-même est d’une intelligence et d’un engagement social qui forcent le respect.

Et puisqu’il est question d’écriture intelligente, comment ne pas mentionner le magistral biopic Steve Jobs de Danny Boyle, scénarisé par le maitre Aaron Sorkin, sacrée leçon de dramaturgie! Et l’ami Fassbender y est, une fois encore, Michaelicious… 😉 Autre biopic magistral, le Trumbo de Jay Roach.

Dans la catégorie « histoires vraies », trois films se partagent mon coeur. J’ai été secouée par la subtilité et l’absence de complaisance du Room de Lenny Abrahamson. La classe absolue et la cinématographie de The Infiltrator de Brad Furman m’ont évoqué toute ce que j’adore dans le cinéma américain des 70’s. Quant à War Dogs de Todd Phillips, j’avoue que j’y allais un peu à reculons, mais je me suis pris une belle baffe tant la caractérisation y est brillante.

Et dans la catégorie « histoire presque vraie », quel bijou que le Elvis & Nixon de Liza Johnson, on a envie d’y croire à 300%!

J’ai surkiffé le Hail Cesar des frères Coen, vibrante et inventive lettre d’amour au septième art et ceux qui y contribuent dans l’ombre, notamment les scénaristes. Ce bijou réussit là où Woody Allen se plante avec son ronflant/larmoyant/convenu Cafe Society… 😉

Les déceptions:

Tonton Woody n’est pas le seul de mes cinéastes chéris à m’avoir terriblement déçue cette année, à force de se regarder filmer.

The sea of trees n’est clairement pas le meilleur film de Gus Van Sant mais méritait selon moi un bien meilleur accueil…

Si j’ai raisonnablement apprécié ses Hatefull 8, Mister Q.T. est très loin de m’avoir scotchée à mon siège. Nicolas Winding Refn a bien failli m’avoir avec The Neon Demon, dont j’ai vraiment savouré la première partie, mais sa scène de nécrophilie ultra graphique, et les réjouissances cannibales ultérieures, m’ont coupé l’appétit pendant une semaine, yerk!

Qu’a t-il pris au pourtant doué Derek Cianfrance de s’attaquer à cette adaptation nunucho-larmoyante de The Light Between Oceans? Là même Michael F. n’a rien pu faire pour me captiver. 😉 Dans la catégorie mélos, pas fan non plus de Manchester by the sea de Kenneth Lonergan, bien meilleur en comparaison, mais trèèèès surestimé à mon goût… 🙂

Autre film qui ne méritait pas, selon moi, un tel engouement, le Wienner dog de Todd Solondz offre quelques moment de génie mais l’ensemble est décidément trop inégal et brouillon.

Dis-donc, monsieur Richard Linklater, c’est pas parce que tu as signé une poignée de films cultes qu’il fallait te vautrer dans le consternant Everybody wants some. La coolitude est peut-être un concept mais ça ne suffit pas à pondre un scénario, ennui!!!!

Jason Bourne fait un retour sympathique mais en demi-teinte,  et les personnages féminins, on en parle? Malgré son titre, ceux de The Girl on the Train sont tout aussi fades, rétrogrades, consternants… 🙁

Quant au Captain Fantastic de Matt Ross, il passe totalement, à force de bons sentiments hipsters, à côté d’un sujet qui s’annonçait passionnant.

Très déçue par les derniers films des franchises DC Comics, Batman vs Superman (malgré un Batfleck très convainquant) et Suicide Squad (malgré une Harley Quinn coolissime), mais aussi, chez Marvel, par le dernier opus de la saga X-Men, X-Men Apocalypse. Dis-donc Michael F., mis à part Steve Jobs t’a joué dans des sacrées bouses cette année… Et les récents nanars de Justin Kurzel, on en parle? Non, on va carrément éviter. 😉

Et la palme d’or du Nanar…

Goes to, ex-aequo Independence Day Resurgence et l’infâme reboot féminin de Ghostbusters, la faute à leurs scénarios insipides. Y’a de sacrées fessées qui se perdent! 😉

Voilà, la liste n’est pas exhaustive, j’ai vu PLEIN d’autres films, quand même, en 2015, notamment de très beaux films français donc, mais voici ceux qui m’ont marquée, en bien ou en mal.

Copyright©Nathalie Lenoir 2016