NIP/TUCK : Eros/Thérapie
Le sexe fait recette, aussi bien sur petit que grand écran. De nombreuses séries font de la sexualité leur thème central, mais aucune n’avait encore osé utiliser sa représentation comme principal outil de caractérisation.
En 2003, le public américain fait la connaissance d’un tandem de chirurgiens esthétiques en les regardant copuler. Au fil des épisodes, les scènes de sexe vont mettre bien plus que des corps à nu, elles dévoileront ce qu’il y a de plus intimes chez les personnages : leurs âmes.
Certes, Nip/Tuck combine tous les ingrédients du succès : rebondissements dans les intrigues, situations scabreuses, dialogues mordants, scènes de chirurgie très réalistes, mais c’est bel et bien la sexualité des héros qui focalise l’attention du spectateur. L’intérêt des histoires, ce n’est pas de savoir avec qui ils couchent mais comment ils le font.
En 2005, la série remporte un Golden Globe et s’exporte dans le monde entier : Argentine, Australie, Europe. Paris Première, puis M6, permettent aux téléspectateurs français de succomber à leur tour à la Nip/Tuck mania.
« Dites-moi ce que vous n’aimez pas chez vous »
Sean Mc Namara et Christian Troy sont associés dans une clinique de chirurgie esthétique. S’ils sont inséparables depuis la fac de médecine, tout les oppose dans l’existence. Dès les premières minutes de l’épisode pilote, le spectateur les suit dans leurs chambres à coucher : tandis que Christian prend fougueusement en levrette une « blonde à forte poitrine » qu’il vient de rencontrer dans un bar, Sean besogne mollement sa femme, Julia. Tout en fixant le plafond, Madame fait mentalement la liste des courses en attendant que Monsieur ait fini. Mais ce dernier tarde justement, tant il est préoccupé par un problème de jardinier. Pour rendre le contraste encore plus saisissant, ces deux scènes sont montées en parallèles. Le décor semble planté : Sean mène une vie rangée auprès de son épouse et de leurs deux enfants tandis que Christian est un jouisseur, sans aucune limite dans sa recherche du plaisir.
Le vernis s’écaille aussitôt : sous des dehors affables et presque tendres, les relations entre les Mc Namara n’ont rien d’harmonieuses. Julia méprise son époux et le rend responsable de toutes ses frustrations. Même si elle adore ses enfants, elle regrette d’avoir abandonné ses études pour s’occuper d’eux. Sean se sent invisible, surtout au sein de sa famille, et sa carrière ne lui apporte plus l’exaltation des premières années.
Le séduisant docteur Troy semble plus épanoui ; il multiplie les conquêtes et les envoie toutes (ou presque) au septième ciel. Pourtant, dès le second épisode, on constate que quelque chose cloche, dans cette belle mécanique. Depuis qu’il a ausculté les seins de Julia (elle souhaitait des implants mammaires), Christian est tellement perturbé qu’il a des troubles de l’érection. Il ne peut plus frôler une femme sans voir à sa place celle qu’il aime en secret depuis la faculté. Quand il peut enfin faire la conquête de Julia, il prend peur et l’éconduit cyniquement : il s’arrange pour qu’elle le surprenne au lit avec deux jeunes femmes. Une fois ces ennuis « mécaniques » résolus, Christian retrouve avec amertume sa routine de Casanova, la compulsion a remplacé le plaisir depuis bien longtemps. Il n’y pas un épisode au cours duquel il ne couche avec une, voire plusieurs, superbe(s) femme(s). Il « le fait » tout le temps et partout : chez lui, au bureau (et sur le bureau), sur un lit à bronzer, dans sa voiture, avec des clientes, la baby-sitter, la mère d’une amie, des jumelles…
Le docteur Troy
Charismatique, amoral, vénéneux, mais néanmoins émouvant, le docteur Troy cache plus d’un lourd secret. Violé à plusieurs reprises par son père adoptif, Christian a une très mauvaise opinion de lui-même. Adopté sur le tard par ce médecin riche et puissant, l’adolescent n’a jamais osé porter plainte, par crainte de retourner à l’orphelinat. Devenu adulte, Christian a la profonde conviction de s’être prostitué, d’avoir vendu son âme au diable, pour obtenir le faste de sa vie actuelle. Il poursuit inéluctablement ce rôle de gigolo auprès de ses patientes, prospectant par ce biais. Une jeune femme excisée vient se faire reconstruire un clitoris ? Il se dévoue pour « l’essayer » avec elle après l’opération. Une cliente veut attaquer en justice la clinique après une erreur médicale ? Qu’à cela ne tienne, il monnaye l’arrêt des poursuites contre une nuit d’amour. Une autre cliente, déçue par sa liposuccion, a alerté la presse télévisée ? Pas de problème, Christian couche avec la journaliste chargée de l’enquête.
Comme son agresseur, Christian est devenu « le docteur Troy », un homme qui lui fait horreur. Quand il drague une fille, qu’il a des relations sexuelles avec elle, il est « l’autre », le prédateur sans âme. Après l’acte il met la fille à la porte, incapable de supporter l’intimité et l’abandon qui viennent après le sexe. La seule femme qui sait voir l’enfant blessé en lui est aveugle, jolie métaphore. Mais ça non plus, Christian ne peut le supporter et il se débarrasse de la jeune femme en la blessant (comme il avait écarté Julia) : il fait en sorte qu’elle sente sur lui l’odeur d’une autre.
Le thème de la pédophilie revient à plusieurs reprises dans la série, comme un rappel de cette honte qui a forgé Christian, un homme cruel, cynique, égocentrique. La seule part d’humanité qui lui reste, elle tient à ses liens avec les Mc Namara.
La crise de la quarantaine
Sean est en pleine crise existentielle. Alors qu’il pensait incarner l’exemple même de la réussite, il découvre que tout ce qu’il avait fondé s’écroule, à commencer par son mariage. Il se sent totalement émasculé par le regard méprisant de sa femme. Elle lui reproche d’être « nul au lit », de manquer de spontanéité, de sensibilité, de passion. Sean a toujours compensé ses complexes virils en étant un virtuose du bistouri mais peu à peu, ses angoisses envahissent sa vie professionnelle : sa main se met à trembler au moment d’opérer.
Le manque d’assurance sexuelle de Sean va se manifester sous les traits d’Escobar Gallardo, un trafiquant de drogue colombien. Cet archétype du macho latin, misogyne et violent, symbolise la face sombre de Sean, cette part de virilité triomphale qu’il ne parvient plus à trouver en lui. Le truand oblige le docteur Mc Namara à opérer gratuitement des « mules » qui font passer de la drogue dans de faux implants mammaires. Escobar va jusqu’à menacer Julia et ses enfants avec un gros couteau, (symbole phallique). Sean se procure alors un revolver (autre symbole phallique) et se rend chez son ennemi mais il ne parvient pas à tirer (symbole d’impuissance). Pour l’humilier d’avantage, Escobar le force à assister à ses prouesses sexuelles. Sean parvient finalement à se débarrasser du criminel mais ces incidents n’ont fait que renforcer le ressentiment de Julia à son égard.
Désespéré, Sean cherche le réconfort dans les bras de d’une de ses patientes. Mais, comme par hasard, il choisit une femme malade. Atteinte d’un cancer et amputée des deux seins, symboles d’une féminité ostentatoire, voire agressive, Megan ne représente aucune menace pour lui. Auprès de cette femme vulnérable, le docteur Mc Namara passe pour un chevalier à la blanche armure : il greffe des implants mammaires à sa maîtresse (faveur qu’il a toujours farouchement refusée à son épouse) et, lorsque le cancer récidive, il l’aide à mettre fin à ses jours dignement.
Megan à peine incinérée, Sean revient vers sa femme. Leurs nombreuses disputes et séparations semblent mettre un peu de piment dans leur vie sexuelle : Julia aime faire l’amour de façon brutale, passionnée. Alors que Sean pense avoir sauvé son couple, être enfin « à la hauteur », il est brutalement ramené à la réalité. Après des ébats qu’il croyait torrides, il surprend Julia en train de se masturber.
Ménage à trois
Le grande faiblesse de Julia, c’est son manque de maturité. Ecrasée par la réussite professionnelle de sa mère, aigrie par sa morne existence de femme au foyer, elle est restée bloquée sur une image valorisante d’elle-même : la brillante étudiante en médecine qu’elle était à vingt ans, courtisée par ses deux meilleurs amis. A l’aube de la quarantaine, Julia ne sait toujours pas ce qu’elle veut. Elle reprend ses études mais ne s’investit pas vraiment, sauf quand il s’agit de réviser avec un jeune et beau camarade de classe, gigolo haut de gamme au demeurant. Si elle flirte avec ce prédateur sexuel en herbe, c’est parce qu’il lui rappelle un autre étudiant pour lequel elle avait le béguin dix-huit ans plus tôt : Christian. Julia n’a jamais cessé de fantasmer sur lui. Elle est prête à se jeter dans ses bras dès le second épisode et parviendra finalement à jouir dans les bras de son mari en imaginant qu’elle fait l’amour avec « l’autre ». Christian est celui qu’elle ne pas avoir, ou plus exactement, celui qu’elle a toujours eu peur de choisir. A l’époque de la fac, ils ont couché une fois ensemble mais Julia a préféré épouser Sean qui représentait la stabilité, la sécurité. Après un accident, Julia, plongée dans le coma, voit ce qu’aurait été son existence si elle avait épousé Christian : un cauchemar. Elle serait devenu un brillant médecin, n’aurait pas eu d’enfants et aurait partagé avec sa moitié une vie de débauche et d’excès en tous genres. Celui qui l’aurait fait fantasmer alors, c’est le gentil docteur Mc Namara. A son réveil, elle réalise que c’est vraiment Sean qui lui convient et elle essaie par tous les moyens de le reconquérir. Elle n’abandonne pas pour autant son attitude ambiguë envers Christian…
Christian n’est pas dupe du petit jeu malsain qui sous-tend ses relations avec les Mc Namara, mais il s’en accommode tant bien que mal. Privé de racines, d’affection, il les considère comme sa famille. Il a d’ailleurs assisté aux naissances des enfants et participé à leur éducation, et pour cause : il est, sans le savoir, le père de l’aîné ! Quand Sean découvre la vérité, il met sa femme à la porte mais ne peut se séparer de Christian. Pour régler leur conflit, les deux hommes vont « consommer » ce triolisme jusqu’ici sous-jacent. Ils s’offrent une partie à trois avec une prostituée qui ressemble à Julia, ils la surnommeront d’ailleurs ainsi pendant l’acte. Une fois cette tension apaisée, Sean et Christian reprennent une collaboration harmonieuse. Il n’ont de toute manière pas le choix tant ils sont tributaires l’un de l’autre.
Eros et Thanatos
Dans le second épisode, Sean et Christian opèrent des jumelles qui souhaitent se différencier l’une de l’autre aux yeux du monde extérieur. Après l’opération, les deux jeunes femmes demandent une nouvelle opération afin de redevenir « comme avant », parce qu’elles ne supportent pas d’être symboliquement séparées. Comme ces patientes, les deux chirurgiens ont une relation fusionnelle et ambiguë, à la limite de l’homosexualité. Chacun des deux voudrait secrètement devenir l’autre, se fondre en lui. Leurs perpétuelles jalousies, rivalités, bagarres, ne parviennent qu’à les rendre plus dépendants l’un de l’autre. Ils aiment la même femme, Julia, et forment avec elle une famille. Cette dernière les désire tous les deux tant ils sont complémentaires, indissociables. Sean envie les prouesses sexuelles de Christian mais il ne manque pas une occasion de lui rappeler qu’il est le meilleur quand il s’agit d’utiliser un bistouri, symbole phallique par excellence. Christian envie et admire Sean depuis toujours : son ami était le plus brillant à la fac, il est bien meilleur chirurgien, et c’est lui qui a épousé Julia, qui lui a fait des enfants.
Lorsque les deux hommes découvrent les véritables origines de Matt, ils peuvent se mesurer sur un nouveau terrain, celui de la paternité. Désormais séparé de Julia, Sean se console avec une poupée gonflable, puis entame une liaison avec l’ex petite amie siliconée de Christian, une actrice de films X. Il affronte ainsi son rival sur son terrain de prédilection : le sexe.
Le symbole du double est omniprésent dans la série, les vies sexuelles de Sean et Christian sont montrées en parallèles, à plusieurs reprises le montage suggère habilement qu’ils sont dans la même chambre, le même lit. Les chirurgiens reçoivent souvent leur patients conjointement et, lorsqu’ils se préparent pour une intervention, ils sont dans une communion extrême, une intimité que personne d’autre ne peut pénétrer et qui est toujours filmée d’une façon très sensuelle. Ce tandem évoque les jumeaux gynécologues de « Faux semblants » de David Cronenberg, tant leur union a quelque chose d’excessif, de monstrueux. Les marques d’affection, de respect, se font de plus en plus rares dans leur relation, ils ont dépassé le simple stade de l’amitié, ils sont dans l’addiction, la douleur. Tels des amants maudits, ils se déchirent, se blessent, menacent de se séparer mais ils restent enchaînés l’un à l’autre.
Des héros prométhéens
Sous des abords férocement drôles, Nip/ Tuck flirte beaucoup plus avec le drame qu’avec la comédie. Les personnages ont une dimension tragique, au sens classique du terme : ces héros défient les Dieux par leurs choix et sont damnés. La série est truffée de symboles religieux. La sexualité des héros est parfois mise en scène de façon mystique : ralentis, éclairage à la bougie, musique lancinante, extase des amants… La préparation et le déroulement des opérations chirurgicales évoquent un office religieux, certains épisodes traitent de façon frontale de la foi. Sean et Christian opèrent par exemple une femme qui a des stigmates.
La profession des héros est elle aussi chargée de sens. Armés de leurs scalpels, Sean et Christian se prennent pour Dieu. Rien ne leur semble impossible : ils rendent beaux les laids, rajeunissent les vieux, greffent des implants mammaires à un homme, transforment un homme en femme, offrent de nouvelles identités. Ils transgressent à plusieurs reprises les lois de l’éthique, de la morale, se croient, à tort, intouchables. Le Destin va les punir. La sexualité joue un rôle central dans cette damnation : c’est leur part d’humanité, de faiblesse.
Dès le pilote, un gangster demande au tandem de lui faire un nouveau visage, parce qu’il a « couché avec la fille du patron ». Sean et Christian acceptent une grosse somme d’argent et opèrent l’homme. Mais ils découvrirent bientôt que la fille en question n’a que six ans. Christian est doublement puni pour son sacrilège, non seulement cette affaire le renvoie à un passé douloureux, mais le père outragé lui injecte une forte dose de botox dans le pénis.
Quelques temps plus tard, les chirurgiens retirent une tache de naissance sur le sexe d’un homme qui prétend préparer sa lune de miel. Il s’agit en fait d’un prêtre jugé pour pédophilie. Sans tâche de naissance, il n’y a plus de preuve de sa culpabilité, il est acquitté. C’est un point de non retour pour Christian, qui force le criminel à se rendre et se confie à Sean. La douleur et la honte ne le quittent pas pour autant. Ses vieux démons refont surface quelques épisodes plus tard et prennent forme humaine. Un violeur en série défigure ses proies, Sean et Christian opèrent gratuitement les victimes, provocant la colère de l’agresseur. La seconde saison se clôt sur le châtiment ultime : le « Découpeur » blesse Sean, en signe d’avertissement, mais réserve le grand jeu à Christian.
Une malédiction héréditaire
Le trio infernal que forment Sean, Julia et Christian ne forge pas que son propre malheur, leurs descendants ne sont pas épargnés. Alors qu’elle vient à peine de reprendre ses études, et que son couple semble stabilisé, Julia découvre qu’elle est enceinte à nouveau. Son gynécologue lui annonce qu’elle devra rester allongée pendant toute sa grossesse. Elle veut néanmoins passer un partiel et fait une fausse couche en plein campus. Sean ne sera manifestement pas le seul à lui reprocher son « pêché ». Ses enfants seront frappés par la Destiné, toujours par le biais de leur sexualité.
L’aîné, Matt Mc Namara, fils illégitime de Christian, va payer pour ses deux parents. Dès le premier épisode, il apparaît comme un adolescent maussade, complexé par son pénis à l’approche de sa première expérience sexuelle. Personne ne prenant son angoisse au sérieux, il tente de se circoncire lui-même et, bien entendu, se blesse. Plus tard, débarrassé de son prépuce, Matt découvre la sexualité par toutes sortes de déviances : il attrape une MST avec une actrice de films pornographiques, couche avec deux lesbiennes qui jouent avec ses sentiments, se masturbe sous les fenêtres d’une femme qu’il convoite et se fait arrêter par la police. Bref, à seize ans à peine, il ferait passer son géniteur pour un enfant de chœur.
Julia s’inquiète et culpabilise. Elle envoie son fils chez une psychologue. Cette femme n’a malheureusement de thérapeute que le nom. Effroyable calculatrice, plus névrosée encore que ses patients, Ava séduit Matt, et tente de l’éloigner de ses parents. Totalement déboussolé, l’adolescent refuse d’interrompre cette relation malsaine, souhaitant punir sa mère. Ironie suprême, Ava se révèle un transsexuel, commettant qui plus est un inceste avec son propre fils adoptif ! Le parallèle avec la jeunesse de Christian est saisissant, Matt a reproduit sans le savoir le schéma paternel et c’est sa mère qui l’a jeté dans la gueule du loup.
Lorsque Christian tente d’avoir une descendance en dehors du trio qu’il forme avec Julia et Sean, le résultat est encore pire. Il apprend que l’une de ses conquêtes est enceinte, et décide de fonder sa propre famille. Malgré son implication et l’amour qu’il éprouve pour le bébé, l’expérience se solde par un douloureux échec : il n’est pas le père de Wilbur, sa garde lui est retirée. Quelques temps plus tard, il propose son sperme à une amie lesbienne qui veut concevoir un enfant par insémination artificielle. Liz, tombe bien enceinte mais elle découvre que le fœtus souffre de graves malformations. Elle se fait alors avorter, au grand désespoir de Christian.
Quant à Annie, la fille de Julia et Sean, le fait qu’elle ait ses premières règles à l’âge de huit ans indique clairement qu’elle sera bientôt frappée comme les autres membres de sa famille.
Il est difficile de ne pas succomber au charme de cette série subversive, qui explore, épisode après épisode, une manière passionnante d’exploiter le sexe à l’écran, de lui donner un sens. Nip/Tuck ose mettre en scène des héros pathétiques, voire monstrueux, et parvient à les rendre attachants, grâce à leur sexualité justement. C’est leur part d’humanité, de vulnérabilité, d’innocence presque puisqu’ils sont au fond esclaves de leurs passions. C’est la facette qui les rends universels et aimables.
Copyright©Nathalie Lenoir 2005
Cet article a été publie dans La Gazette des Scénaristes n°25, octobre 2005