John Cassavetes & l’écriture
A l’heure où le cinéma est de plus en plus formaté, que ce soit en terme de genre ou de recettes d’écriture, et ce des deux côtés de l’Atlantique, qu’il est bon de se rappeler que d’autres alternatives existent, et qu’elles ont porté leurs fruits… 😉
En ce moment je lis notamment le passionnant ouvrage Cassavetes on Cassavetes, biographie croisée dans laquelle Ray Carney raconte le grand cinéaste en s’appuyant sur les nombreuses interviewes de ce dernier. On y découvre un portrait sans compromis, à l’image de son sujet. Artiste rebelle et ultra ambitieux, John Cassavetes ne laissait rien ni personne se mettre en travers de sa passion – quitte parfois à très mal se comporter avec ses collaborateurs – et choisit la voie de l’indépendance cinématographique alors qu’elle n’existait pas encore réellement aux USA.
Dans cet ouvrage génial, on découvre comment Cassavetes écrivait, ou plutôt dictait, ses scénarios:
On s’amuse aussi de le voir tenter le compromis auprès de l’industrie hollywoodienne, pour ne plus jamais vouloir s’y frotter par la suite. Enfin, quand je dis qu’on s’amuse, disons plutôt que son combat pour l’indépendance artistique résonne cruellement avec la situation actuelle… 🙂
Ce savoureux ouvrage suit la filmographie du cinéaste et nous plonge dans chacune de ses oeuvres, de sa genèse à sa promotion, brossant un portrait passionné mais honnête du créateur.
Je ne saurais que trop vous recommander de vous intéresser au parcours de cet auteur-cinéaste dont l’oeuvre faussement foutraque (l’improvisation était à la base de son écriture mais ne s’y substituait pas) reste intemporelle et dont la flamme artistique viscérale est communicative. Je ne résiste pas au plaisir de vous faire (re)découvrir la superbe édition de BLow-up qui lui est consacrée:
Une dernière pépite pour la route? Voici un extrait de l’émission Cinéma-Cinémas, datant de 1986, soit trois ans avant la mort précoce du cinéaste:
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