2021, l’année d’après (et d’avant)

Après avoir tourné deux films en pleine pandémie, en 2020, j’avais un peu peur de la redescente, côté adrénaline, mais fort heureusement, 2021 s’est avérée riche en travail, et belles surprises…

Cette année j’étais sensée tourner mon premier long-métrage, en tant que réalisatrice, mais à cause de la pandémie, et de l’embouteillage chez les distributeurs, il a fallu le repousser en 2022. Cela m’a laissé le temps de réunir l’équipe et le casting de mes rêves, je vais y revenir. Ce qui est assez drôle, c’est qu’on m’a proposé deux autres jobs de réal, que j’ai déclinés: une comédie pour le cinéma, et une série télé quotidienne. Il y a quelques années, ce genre de choix m’auraient sans doute torturé les méninges, mais désormais, tout est clair dans ma petite tête. C’est ainsi que j’ai confirmé ma décision de ne plus écrire pour les autres (pour l’instant en tout cas), déclinant un job de scénariste pourtant très sympa, sur un long-métrage à gros budget. Mon banquier n’apprécie que très moyennement cette décision. ^^

En 2021, je ne me suis consacrée qu’à mes propres films, tournés, en cours de prod et en écriture. C’est un sacré combat, mais rien ne me procure un tel bonheur, ce sentiment d’accomplissement que j’ai cherché, si longtemps, à atteindre. Et croyez-moi, cela a largement suffi à m’occuper, même si côté finances, j’ai connu mieux… 😉

J’ai commencé l’année en salle de montage, puis de mixage, pour mon film Le têtard, produit par les Films Norfolk, tandis que La reine lézard (Mustang Productions, 2020) poursuivait son tour du monde (Corée, Sicile, Angleterre, Argentine, USA, Espagne, France…) et récoltait cinq trophées! Le film vient de me valoir une mention First Time Director aux Paris Film Awards , et il achèvera sa tournée des festivals en 2022. C’est peu de dire qu’il m’aura comblée, et que je mesure ma chance d’avoir pu le tourner dans de telles conditions, et avec une équipe en or massif. Et je suis particulièrement fière de l’avoir écrit, filmé et monté sans compromis, grâce à la confiance sans faille de mon producteur, Grégory Bollack, avec qui je fais mon long.

Quant à mon bien aimé Têtard, a peine terminé, il a commencé, lui aussi, sa carrière en festivals, de prestige. Le film était en sélection officielle au Festival International du Film Francophone de Namur, et je l’ai accompagné à Off-Courts et au Festival de Cinéma Jean Carmet, où ses jeunes interprètes, Louise Labèque et Isaac Meignen, étaient en lice pour le prix Jeune Espoir Adami. En 2022, il est déjà en sélection officielle au Festival Court en Scène et en lice pour le Prix des Lycéens au Festival P’tit Clap. J’espère qu’il aura, lui aussi, une belle carrière, car mon équipe et moi y avons mis tout notre coeur…

Si ces deux court-métrages ont exigé beaucoup d’énergie, et procuré autant de joie, mon premier long-métrage, Quelqu’un qui m’aimera toujours, m’a demandé, lui aussi, énormément de temps, de passion, et… de zénitude. J’ai embauché mon équipe, ultra badass, tandis que mon producteur commençait à lever les fonds, avec beaucoup d’efficacité. Comme nous nous y attendions, le CNC nous a envoyés paitre, mais à notre grand bonheur, la région Pays de la Loire, qui avait déjà soutenu Le têtard, a accepté de me suivre sur l’aventure du long. Et c’est la ville du Mans, pour qui j’ai eu un énorme coup de coeur, qui accueillera mon tournage. Je pars en repérages le mois prochain. Nous sommes en discussions avec plusieurs distributeurs, c’est la phase la plus anxiogène en ces temps de pandémie, et c’est ce qui déterminera les dates de tournage. Il est toujours prévu au printemps 2022, mais pourrait se décaler à l’automne, affaire à suivre…

Côté casting, j’ai connu de sacrées émotions. Comme vous le savez, Louise Labèque est engagée pour le rôle principal depuis longtemps déjà. Mais il fallait lui trouver le partenaire idéal, pour jouer son père à l’écran. Autant vous dire que pour monter un premier long au sujet si touchy, il fallait convaincre un acteur de la mythique (pour ne pas dire hégémonique) « liste A ». Beaucoup de pression pour moi, à tous les sens du terme. C’est compliqué, en tant que cinéaste, de réfléchir à l’envers, de faire passer le budget avant l’artistique. Vous me connaissez, je me suis rebiffée, punkette un jour, punkette toujours. Mais dès que j’ai remis mon désir de filmmakeuse au premier plan, j’ai réalisé que l’interprète de mes rêves était bien dans la liste. Un acteur talentueux, et bankable donc, mais pas du tout attendu dans le genre de rôle que je lui propose. Et pourtant je vous assure que le personnage est taillé pour lui, c’est une évidence à mes yeux. Après une très belle rencontre, il a accepté de relever le challenge, à mon grand bonheur. Je sais, ça fait un moment que je fais durer le suspense autour de son nom, mais ce n’est pas de mon fait. Quand on va chercher « des noms », il faut gérer la promo en fonction des codes. Ce que je peux vous dire, c’est que grâce au talent et à l’efficacité de ma directrice de casting, Sophie Lainé-Diodovic, une merveilleuse comédienne, elle aussi très connue, vient d’être choisie pour jouer l’amoureuse de « l’acteur dont je ne peux pas encore dévoiler le nom ». Désolée pour l’attente, je vous promets qu’en découvrant leurs identités, très prochainement donc, vous ne serez pas déçus. Moi, je suis sur un petit nuage. 🙂

Toutes ces tractations ont pris du temps, et m’ont laissé celui de poursuivre la préparation des « films d’après ». Il se pourrait fort que je signe dès 2022 pour un second long, Ce qu’ignorent les fantômes. Le scénario de ce qui pourrait être le troisième, Les mêmes bleus, est en cours d’écriture. J’ai eu envie, aussi, de ressusciter quelques projets de longue date, voire d’adapter quelques livres. J’essaie de ne pas trop me disperser, pour l’instant, je verrai l’énergie qu’il me reste après mon tournage…

Quelques chouettes interviewes, cette année, en tant que filmmakeuse, et plus « miss scénario », ce qui s’avère passionnant, je dois dire. Deux pour la télé, sur OCS et la chaine du festival Off-Courts, et une, écrite et en anglais, lors d’un festival Barcelonais.

2021 enfin, c’est l’année où la prestigieuse Société des Réalisateurs de Films m’a accueillie dans ses rangs, à ma très grande fierté.

Je vais terminer cette année en faisant un truc de dingue: poser deux semaines de vacances, et je suis d’ores et déjà prête à relever les challenges de 2022, tellement bien entourée, sereine, et déterminée. 🙂

Copyright©Nathalie Lenoir 2021