Héros
Larry Clark fait partie des artistes sans lesquels je n’aurais peut-être pas osé créer moi-même, l’un de ceux qui me donnent la force de continuer à écrire et mettre en images en cette période ultra formatée. L’une de ses récentes interviewes m’a particulièrement mis du baume au coeur.
Il fait partie des cinéastes les plus controversés de sa génération et ses longs-métrages sont autant de coups de poing. Depuis les années soixante, Larry Clark explore le malaise adolescent et ses dérives avec un cynisme qui n’est pourtant pas dénué de poésie. Ses œuvres cinématographiques sont tour à tour saisissantes, Kids (1995) et Bully (2001), romantiques, Another Day in Paradise (1997), faussement tendres, Wassup Rockers (2005), ou vénéneuses, Ken Park (2002), mais elles sont toutes empreintes d’une grâce éthérée mais cruelle et d’une profonde recherche esthétique. On retrouve ces thématiques et ces codes visuels dans le travail photographique du cinéaste.
En 2012 Larry Clark s’insurge contre le système hollywoodien et auto-produit son nouveau film, Marfa Girl, qu’il diffuse uniquement en streaming sur son site officiel.
Son dernier opus en date, The Smell of us (2015) m’a beaucoup déçue, à vrai dire, mais sans ternir mon admiration pour le bonhomme. Récemment encore, dans une interview accordée à 52 Insights (dont je vous recommande vivement la lecture), il confiait:
I formally retired last week because I was sick of everything. You’re the first one to know. But of course I’ll just lick my wounds for a year and then I’ll come out of retirement and make another film. For the moment I’m just going to kick back, straighten up my bookshelf, and ponder the future.
Crédit photo: Crash Magazine
Copyright©Nathalie Lenoir 2017