Infinie tristesse

Hier l’Amérique perdait l’une de ses plus belles plumes, et moi l’un de mes héros…

D’aussi loin que je me souvienne, Sam Shepard était, à mes yeux, l’homme idéal. Le père que j’aurais voulu avoir. L’acteur magique, à la fois viril et vulnérable, mais aussi le couple qu’il formait à la ville comme à l’écran avec Jessica Lange, me faisaient rêver, petite fille. Le film Frances compte parmi les premiers déclics de ma future carrière.

httpvh://youtu.be/QJzj8dRRmbk

Et puis il y eut Days of Heaven, bien entendu, et tant d’autres rôles mythiques. Mais Sam Shepard, pour moi, il compta surtout en tant qu’auteur. Ses pièces de théâtre, sa chronique d’une Amérique rugueuse mais bouleversante, à mi-chemin entre la culture beat et la poésie primale de Jim Harrison. Ex compagnon et ami éternel de Patti Smith, ma grande prêtresse, il l’accompagnait parfois sur scène. Il joue les guests de luxe dans le bouleversant documentaire Patti Smith, Dream of life, leur complicité illumine l’écran.

Scénariste, Sam Shepard a collaboré avec Antonioni, Robert Altmam et Wim Wenders, pour lequel il signa l’un de mes films cultes, Paris, Texas.

httpvh://youtu.be/-It9uJSPXLw

Hier soir, au terme d’une journée déjà assombrie par la perte de Jeanne Moreau, l’annonce de sa mort m’a coupé le souffle. Je me suis replongée dans cette interview accordée au Paris Review et vu cette lecture qu’il avait donnée en 2012 à Dublin. Et bien entendu, j’ai lu l’hommage que lui a rendu Patti S. Les larmes ont coulé sur ce héros de mon enfance. De toute une vie.

httpvh://youtu.be/hC7o9Af6wOE

httpvh://youtu.be/8M7df72bsfk

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