Mon année cinéma 2019

Je n’ai aucune prétention d’avoir un goût universel, ni de pouvoir graver dans la pierre quels sont les meilleurs ou les pires films de l’année, loin s’en faut. Mais, comme chaque année, je voudrais partager avec vous mes gros coups de cœur, quelques jolies surprises… et grosses déceptions de 2019.

Petit rappel à l’usage de mes lecteurs de fraiche date: Je ne méprise aucunement le cinéma hexagonal, bien au contraire, c’est lui qui me fait gagner ma croûte. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il serait très mal venu de critiquer le travail de tel ou tel confrère, if you see what I mean… Lorsqu’on connait l’envers du décor de la création cinématographique made in France, que l’on sait quel parcours du combattant il faut traverser pour voir un projet de film finalement à l’écran et quel sort est réservé au scénario, on se dit que certains films, même imparfaits, ont le grand mérite d’exister. ^^

Comme chaque année, j’ai découvert une centaine de films en salles, carte illimitée oblige, dont environ un tiers d’oeuvres françaises. J’en ai hélas aussi raté pas mal, puisque les films d’auteurs sont mal distribués sur notre sol…🙁

Bon, trêve de blabla, roulements de tambour et bilan de cette cuvée 2019 qui d’une manière générale, m’a beaucoup déçue:

Mes gros coups de foudre:

Je crois que le film qui m’a fait le plus de bien, cette année, est le Once upon a time in Hollywood de Quentin Tarantino. Il faut dire que ces trois derniers films m’avaient déçue, et que je pensais notre love story éteinte. Cette lettre d’amour vibrante mais humble à la grande Mecque du 7ème art m’a touchée en plein coeur, et la performance de Brad Pitt a réveillé une flamme adolescente. Et puis quelle fin magnifique! A travers le personnage fétichisé de Sharon Tate, Mister QT rend hommage à tout ce qui est beau et pur dans le cinéma, ce qui lui a donné envie d’en faire lui-même, sans doute, ce qui aurait du être préservé. En réécrivant le destin de cette méta muse, le cinéaste semble nous demander si le cinéma d’aujourd’hui ne se porterait pas mieux si, métaphoriquement, l’industrie hollywoodienne avait protégé cette beauté. Amen!

Et en parlant de passion, la fan de skate que je suis a été totalement emballée, et émue, par le Skate Kitchen de Crystal Moselle, et (dans une moindre mesure) par le Mid 90’s de Jonah Hill. Du quasi sur mesure pour bibi. 🙂

Grosse, très grosse émotion, devant le rugueux The Mustang (Nevada en VF) de Laure de Clermont-Tonnerre, mais aussi, et ce fut une sacrée surprise car a priori c’était moins « mon genre de film », devant Le Mans 66 de James Mangold, l’un des films les mieux écrits/ interprétés /réalisés de l’année. Grosse claque…

Deux autres films, en provenance du Canada, m’ont bluffée par la qualité de leur écriture: Charlotte a 17 ans de Sophie Lorain, dont je vous ai déjà parlé, et La femme de mon frère de Monia Chokri, qui m’a valu quelques fous-rires mémorables avec un de mes « movie buddies » préférés. Alain, si tu me lis… 😉

Bonne baffe, également devant le magistral Joker de Todd Phillips et l’indispensable Sorry we missed you de Ken Loach. Et j’ai eu la chance de rédécouvrir Donnie Darko de Richard Kelly sur grand écran, dans un somptueux director’s cut qui redonne toutes ses lettres de noblesse à un film qui n’était jusqu’ici, à mon humble avis, que prometteur.

Ce fut d’ailleurs ma grosse tendance de 2019: revoir des chefs d’oeuvres du cinéma, pour la première fois pour la plupart, sur grand écran. Au programme: Ariane, La la land (round 13, hem…), Interstellar, Shining (en director’s cut s’il vous plait), Pulp Fiction, The Doors (en director’s cut itou), The silence of the lambs, The exorcist, New York 1997, Kill Bill vol 1 & 2, Alien, mes bien-aimés Ghostbusters et le sublime Angel Heart, que je n’avais vu qu’une fois à la télé, ado, et dont j’ai pu pleinement apprécier tout le charme vénéneux. Last but not least, Zombieland, en marathon avec son second opus, encore plus drôlissime que le premier. Ce feu d’artifice de reprises a carrément sauvé une année cinéma en demi-teinte, côté nouveautés. Son panthéon fut la ressortie de la Long Island trilogy d’Hal Hartley, dont je n’ai hélas pu (re)voir que Trust et The Unbelievable truth. Emotion intense!

Coup de coeur musical pour le génial Rocketman de Dexter Fletcher, qui relève haut la main un pari à moitié perdu par Bohemian Rhapsody et énorme poilade devant The dead don’t die de ce très cher Jim Jarmusch, punkissime à souhait!

Emotion devant le dernier opus (espérons que ce ne sera pas au sens littéral) de Clint Eastwood, The Mule, et devant le premier du surdoué Paul Dano, Wildlife. Respect devant le Mary Stuart de Josie Rourke, superbe exercice de style que cette biographie historique croisée.

Vous connaissez mon amour pour les films d’horreurs, cette année 2019 m’a vraiment malmenée, sur ce terrain. J’ai bien failli mourir d’ennui, et/ou neurasthénie, devant Annabelle comes home. Mais j’ai quand même eu « un coup de foudre, un coup de soleil » devant Midsommar du décidément surdoué Ari Aster. Et je dois dire que j’ai regardé le Crawl d’Alexandre Aja les pieds perchés sur le fauteuil. 😉

Et nos amis les super-héros, on en parle? Que de déception, et d’ennui, de leur côté, cette année! Heureusement que ma pote Captain Marvel est venue me sauver de cet engluement scénaristiquo-machiste. Et si vous n’avez pas vu Brightburn de David Yarovesky, déclinaison en mode « upside down » du mythe de Superman, je vous le recommande vivement, bel exercice de style.

Le cinéma asiatique ne m’a pas laissée tomber, en revanche, avec une réjouissante liste de découvertes. Le Parasite de Joon-ho Bong, bien entendu, mais aussi The gangster, the cop, the devil de Lee Won-Tae, pour la Corée, et deux films du cinéaste japonais Asako, vol 1 & 2 et Passion de Ryûsuke Hamaguchi.

Enfin, si j’évite de vous parler de cinéma hexagonal, je me dois tout de même de vous signaler deux coups de coeurs pour des oeuvres qui ont été éreintées, par principe, par la critique, et qui n’ont pas eu leur chance en salles: L’heure de la sortie de Sébastien Marnier et Les Fauves de Vincent Mariette. Voici deux oeuvres, qu’on peut aimer ou pas, mais qui sont maitrisées de part en part: écriture, réalisation, interprétation, et qui ont un véritable ADN, un univers visuel comme narratif, et de l’audace dans ce qu’ils racontent. C’est assez rare pour être signalé.

Mes grosses déceptions

Je ne me sens pas le courage de lister tous les films qui m’ont déçue cette année, ils sont LEGION. Je n’évoquerai que ceux dont j’attendais beaucoup, et qui malgré leurs qualités, m’ont laissée sur ma faim.

Sur la première marche du podium, l’Ad Astra de James Gray. C’est un enchantement visuel, un beau voyage des sens, mais quel manque de caractérisation et donc d’émotion! Et pourtant, j’ai la larme facile, en salles… 😉

J’ai autant détesté Glass que j’avais adoré Unbreakable, et Split, de M. Night Shyamalan, pétard mouillé, et ennui profond, en ce qui me concerne.

Je pensais aimer The Lighthouse, de Robert Eggers, dont j’avais adoré The Witch. Si ce nouvel opus est un enchantement pour l’oeil, ce fut une véritable torture, d’un point de vue narratif.

Et je dois avouer, la mort dans l’âme, que je n’ai pas du tout aimé l’épisode 9 de Star Wars, alors que j’avais apprécié, à des degrés divers, les huit autres. JJ Abrams est un génie du concept, voire de l’image, mais un TRES mauvais scénariste. Je lui en veux carrément, sur ce coup-là. 😉

Et la palme d’or du nanar

Est attribuée à l’atroce A Rainy Day in New York de Woody Allen: un regard de vieux con misogyne sur la Grosse Pomme d’aujourd’hui. L’heure de la retraite a peut-être sonnée?

Voilà, la liste n’est pas exhaustive, j’ai vu PLEIN d’autres films, notamment de très beaux films français donc, mais voici ceux qui m’ont marquée, en bien ou en mal. 🙂

Copyright©Nathalie Lenoir 2019

Mes top & flops cinéma 2017

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Filmmaking

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Mes top & flops cinéma 2016

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