Cette année, je m’étais promis de faire une vraie coupure estivale, les évènements en ont décidé autrement. In fine, ce fut un mal pour un graaand bien et j’aborde cette rentrée en pleine forme. 🙂
Comme je vous l’expliquais en début d’été, je signe (avec Mustang productions) pour la réalisation de mon premier long-métrage, Quelqu’un qui m’aimera toujours. Comme il est déjà écrit, il rentre en prod aussi sec, ce qui fait que j’aborde ce mois de septembre avec deux films en préparation et… deux castings à gérer.
Avec mes producteurs des Films Norfolk, je prépare activement le tournage de mon court-métrage, Le Têtard, qui se déroulera début 2020 à Saint-Nazaire. Nous saurons début septembre si nous décrochons l’aide à la prod du CNC, et donc dans quelle économie nous devrons tourner. Si nous avons déjà une belle enveloppe (région, SACD, Sacem…), le projet est ambitieux et nécessite une grosse logistique, et beaucoup de jours de tournage. Cela dit j’ai la chance d’être entourée d’une équipe en or massif, et ultra compétente, ce qui nous permettra d’éventuellement tourner en budget réduit et mode commando. J’ai passé l’été à chercher des stratégies de réécriture et mise en scène pour alléger le plan de travail. J’en ai trouvé un certain nombre, le coeur serein, grâce à la confiance que je place dans mes producteurs, mais aussi mon premier assistant, Frédéric Castelnau, et mon chef op, Aurélien Marra.
Forcément, j’ai affiné l’écriture du long, que je n’avais pas relu depuis qu’il avait été primé par Les lecteurs Anonymes. C’est rituel: dès que je me plonge dans les diverses étapes d’un découpage, des détails (visuels ou sonores) me sautent aux yeux et j’ai besoin de retoucher le texte. Dans le cas présent, l’expérience fut particulièrement fluide, mais j’ai été frappée par le texte, avec le recul. De par son sujet, il est beaucoup plus âpre que tout ce que j’ai écrit jusqu’ici. Il est très « habité, aussi, même si bien entendu j’y reconnais ma plume. Bref, c’est vraiment un sujet qui s’est imposé à moi, plus que le contraire et j’aime le trouble que cela me procure…
L’écriture de mon « film de fantômes » a été retardée, à mi-chemin, par ces chantiers prioritaires, mais j’ai passé l’été plongée dans des films et ouvrages de références et ce temps d’infusion m’a fait un bien énorme. C’est une grosse pression, de s’attaquer à un film de genre, car dans l’absolu, tout à déjà été fait (ou presque), parfois avec brio. Il faut une sacrée dose de folie, et d’exigence, pour se lancer sur cette voie. Après relecture des 60 premières pages du scénario, je me suis rendu compte, même si peut sembler paradoxal, qu’il faut que je m’affranchisse de mon expérience de scénariste sur ce projet. J’ai envie que le visuel et le sensuel l’emportent sur les mécaniques trop huilée de l’intrigue. Bref, j’ai encore du boulot devant moi. J’espère terminer pour la fin septembre.
Autre chantier d’écriture de cette rentrée, l’adaptation de mon roman, La couleur de l’ombre. Je pense avoir trouvé la prod idéale, en même temps que l’envie de transposer le récit à l’écran. Depuis le temps que mon agent me tanne à ce sujet, elle va être ravie. 😉
Et puisqu’il est question d’adaptation, je suis en plein croisage d’effluves en ce moment. Mon ghosts movie était un projet de roman à la base, et bien figurez-vous que le scénario que je projetais d’écrire depuis quelques mois va devenir… un roman. Son sujet est lourd, et surtout le traitement que je compte y appliquer risque de trop choquer, sous forme de film. Sans doute échaudée par la longue aventure de « mon film au sujet qui dérange », même s’il s’apprête à voir le jour, j’ai besoin de travailler ce nouveau sujet en toute liberté/sincérité/audace et de voir ce qu’il en advient, plutôt que de m’autocensurer dès le départ…
Cela me fera donc deux romans en cours d’écriture. L’autre, je l’avais entamé avant l’avènement de #metoo et laissé de côté pensant que les mentalités allaient changer dans le cinéma français. Finalement je réalise qu’il a plus que jamais sa pertinence, mais il est douloureux à écrire, et prend du temps à infuser…
La dernière nouvelle de cette rentrée concerne ma carrière de scénariste, que je mets en pause, un an ou deux, au profit de celle de cinéaste. Le film que j’ai écrit pour et avec Marie Gillain rentre en production. Marie devrait le tourner courant 2020, si tout se passe bien. Je sais qu’avec elle, le texte est entre de très bonnes mains et j’ai vraiment hâte de voir le résultat! 🙂
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